Les habitants de Vanuatu ne sont pas les plus heureux du monde. Leur score de bien-être auto-déclaré de 7,1 sur 10 en 2021 est comparable à celui de l'Australie et des États-Unis, mais pas aussi élevé que celui des pays nordiques. Ce qui est remarquable, c'est que le niveau élevé de bien-être et l'espérance de vie modérée (70,4 ans) sont atteints avec un faible degré de consommation (2,6 tCO₂e par habitant et par an). Un pays comme la Lituanie atteint certes un bien-être similaire et une espérance de vie légèrement supérieure (3,3 ans de plus), mais en consommant presque quatre fois plus de ressources naturelles pour y parvenir.
Certes, le climat tropical du Vanuatu contribue probablement à cette faible consommation (les factures de chauffage y sont peu élevées), mais cela ne suffit évidemment pas à expliquer les résultats. Les experts locaux mettent en lumière l'importance de communautés soudées et de la perpétuation des traditions insulaires, de même que la stabilité de son système politique, une démocratie moderne qui jouit de la paix depuis l'indépendance en 1980. Tous ces facteurs contribuent au bien-être du pays.
Ces dernières années, le Vanuatu a déployé des politiques environnementales beaucoup plus sérieuses que la plupart des pays ayant des niveaux de revenus similaires. Les sacs en plastique à usage unique et d'autres articles ont été interdits dès 2018, et le pourcentage d'énergie produite à partir de sources renouvelables est comparable à celui de pays beaucoup plus riches comme la Suisse.
Malheureusement, le Vanuatu s'est également classé en tête d'un autre indice : le World Risk Report. Les îles voisines du Pacifique figurent également en bonne place dans ce rapport, en raison de leur vulnérabilité à la montée des eaux et aux risques accrus de cyclones causés par le changement climatique. Le pays le plus efficace pour atteindre le bien-être avec de faibles émissions de carbone fait partie de ceux qui risquent de perdre le plus à cause du changement climatique.